LE  BILLET  VERT


Pourquoi s’intéresser au billet vert ?


Parce qu’il s’agit du billet de banque le plus connu et le plus répandu au monde. Sa couleur, noire au recto, verte au verso, ainsi que la finesse de son décor en font une œuvre digne du plus grand intérêt. De surcroît, les symboles qu’il présente, tant graphiques qu’écrits, ne manquent pas d’intriguer depuis sa mise en service il y a quelque quatre-vingts ans. 


Nombreux d’ailleurs sont ceux et celles qui voient dans ce billet une réalisation maçonnique aux motivations cachées. 


Rien à dire pour ce qui est du recto, hormis qu’il s’y étale en lettres et en chiffres la valeur faciale du billet : One dollar ; accompagnée du portrait du premier Président des États-Unis, George Washington. Au verso, cependant, avec la présentation du « grand sceau » des États-Unis, datant des premiers temps de l’accession d’un nouveau monde à l’indépendance (1776), les découvertes symboliques sont particulièrement abondantes.


À l’avers du sceau reproduit sont une aigle aux ailes déployées, dotées de 33 plumes, tenant d’une griffe un rameau d’olivier et de l’autre 13 flèches, une constellation de 13 étoiles, un écu marqué de 13 ban­des verticales. L’aigle symbolise l’autorité suprême et la souveraineté, les plumes évoquent l’âge du Christ à sa mort, le rameau d’olivier la paix, les flèches la justice ; les étoiles de la constellation, les bandes de l’écu représentent les 13 États fondateurs de l’Union. 


Au revers apparaît un symbolisme qui s’est voulu à l’origine philosophique et spirituel, mais que l’on perçoit souvent sous un jour maçonnique. Se dresse en effet une pyramide inachevée, comme celle de Khéops, à treize degrés, que surmonte un triangle marqué d’un œil ouvert : l’Œil qui voit tout, nimbé de la lumière de la foi et de l’espérance. 


Le symbolisme des inventeurs du sceau, parmi lesquels ne figurait qu’un seul franc-maçon (Benjamin Franklin), était purement civique et citoyen : montrer par la pyramide la puissance et la permanence d’une nation nouvelle, susceptible d’unir à elle de nouveaux états, et rappeler par l’œil la protection bienfaisante de Dieu. 


Ce que confirment d’ailleurs les deux mentions latines : Annuit cœptis (Il a favorisé notre entreprise), Novus ordo seclorum (Un nouvel ordre pour les siècles). In God we trust (Nous nous en remettons à Dieu) est-il encore écrit entre les deux faces du grand sceau ; donc rien d’étonnant dans le choix du symbole. 


Rien de véritablement maçonnique non plus dans le billet vert, même s’il est donné à tout franc-maçon d’être chrétien et de voir dans l’Œil qui voit tout le principe créateur du Grand Architecte de l’Univers.

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© Guy Chassagnard 2023