1563 - Les Ordonnances de Strasbourg
Le XVIe siècle est une période de bouillonnement spirituel et religieux. En Allemagne se crée et se développe la Réforme protestante, à l’initiative de Martin Luther (1483-1546), qui n’hésite pas, en 1517, à se dresser contre le pape Léon X pour la vente commerciale d’indulgences papales.
En 1523, Martin Bucer (1491-1551) s’installe à Strasbourg pour y prêcher pendant vingt années durant la révolte contre l’Église romaine catholique, corrompue, selon lui, par l’appât du gain et les mœurs du clergé. L’ère des grandes cathédrales paraît dès lors faire partie du passé.
À Strasbourg, encore, où Jean Calvin (1509-1564) s’est marié en 1540, où le culte protestant a remplacé la liturgie romaine, y compris dans la plus haute cathédrale d’Europe, a cependant lieu, le jour de la Saint-Michel 1563 (29 septembre), un rassemblement de tailleurs de pierre venus de Colmar, Bâle, Berne, Zurich, Stuttgart, Cologne et Vienne.
En cette journée sont revus et complétés les règlements établis un siècle plus tôt à Ratisbonne (1459). Leur application sera toutefois limitée dans le temps, puisqu’en 1648 l’Alsace sera rattachée à la France, et que Strasbourg, ville libre du Saint Empire, deviendra française en 1681.
Les Ordonnances de Strasbourg, qui constituent le dernier document connu de la communauté germanique des tailleurs de pierre, sont approuvées par 70 maîtres, dont Marx Schan, maître des travaux de l’Œuvre Notre-Dame, et par 30 compagnons.
Y sont énumérés les conditions de travail, les droits ainsi que les devoirs des gens du métier de la Maçonnerie, que ceux-ci soient maîtres, compagnons ou apprentis.
Seront maîtres ceux qui sauront ériger « des édifices somptueux et autres ouvrages semblables ».
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